A Lomé, comme ailleurs en Afrique, les citadins consomment majoritairement des produits importés. Cette situation pénalise la production agroalimentaire locale qui a du mal à trouver des débouchés. En développant la distribution des produits locaux transformés sur le marché intérieur, le consommateur urbain y accède et est ainsi sensibilisé au rôle central de l’agriculture familiale togolaise dans la lutte contre la pauvreté.
C’est à cet effet que l’association togolaise OADEL (Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local) a créé à Lomé la première Boutique-Bar-Restaurant (BoBaR) de promotion et de vente des produits du terroir, en partenariat avec Elevages sans frontières.
La BoBaR, située au bord du Lac de Bè, est un espace convivial où le public vient acheter ou consommer sur place toute une gamme d’aliments produits et transformés au Togo. Sont disponibles des riz, des farines enrichies (pour adultes et nourrissons), des produits à base de soja, des miels, des confitures de mangue ou de papaye, des jus de fruits, sirops, liqueurs, ou encore des vins à base de sorgho ou de feuilles d’avocatier.
Ouverte le 25 décembre 2013, la BoBaR emploie trois personnes et ouvre 5 jours et demi sur 7. Le bouche à oreille fonctionne et le chiffre d’affaires global sur quatre mois et demi équivaut à plus de 4 500 €. Dans ce montant, la part du bar est de 58% contre 30% pour la boutique et 12% pour le restaurant.
OADEL continue à encourager les consommateurs des quartiers urbains pauvres à se rendre à la BoBaR. Une publicité de masse sur les radios et télévisions devrait encore amener davantage de public mais avant cela, le système d’approvisionnement doit être optimisé pour éviter les ruptures de stocks.
Pour rapprocher les éleveurs familiaux des consommateurs urbains, un rayon viande verra bientôt le jour. On trouvera ainsi du lapin, des agoutis, de la volaille … Les résultats encourageants de la BoBaR montre que les populations urbaines togolaises sont prêtes à manger local pourvu qu’on les y intéresse.